Le déclassement du canal Vire et Taute
Rapport de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du 25 août 1947.


“ La Vire (…) a été canalisée en aval de Pontfarcy (…) sur une longueur de 72 km 415. La partie navigable de cette rivière peut être séparée en deux parties :
a) section fluviale : de Pontfarcy à Porribet ;
b) section maritime : de Porribet à Isigny
Par suite des décrets dits “ décrets d’économie ” de 1926, la Vire a été déclassée de Pontfarcy à Porribet , mais maintenue dans le domaine public. Sur son cours fluvial, cette rivière comporte 19 écluses : celles-ci permettent le passage de bateaux d’un tonnage maximum de 45 tonnes (…)
Jusqu’en 1914, le trafic a été relativement important, il comportait surtout de la tangue, de la chaux, et des moëllons. Le tonnage effectif transporté atteignait (…), en 1905, 30 995 tonnes sur la Vire (…)

Le développement des transports par camions automobiles et l’extension des engrais chimiques ont, peu à peu, provoqué la disparition du trafic. Le déclassement de la voie fluviale (…) a eu pour conséquence l’abandon, dans un but d’économie, de l’entretien pour la navigation (…)
(Le canal de Vire et Taute) ne traverse aucune localité, il ne dessert (…) aucune industrie. Il aboutit en amont à la Vire qui n’est plus susceptible d’assurer aucune navigation, et en aval, à la Taute qui n’est plus fréquentée comme voie navigable.
Mis en chômage en 1938, à la suite d’une rupture d’un siphon, le canal est actuellement en très mauvais état, la majeure partie des ouvrages a été très malmenée au cours des opérations du Débarquement (…)
Il ne saurait être question d’engager (une) dépense totale de 23 millions pour remettre en état un canal pour une navigation qui était déjà mourante en 1939 (…) Il est certaint que le déclassement du canal, en tant que voie navigable, ne pourra être évité (…)
(ce qui fut fait par délibération du Conseil Général, en 1948).


[remerciements à M. Maurice Lantier]