Sainte Suzanne sur Vire

L'église de Sainte-Suzanne-sur-Vire est un monument historique classé (arrêté du 3 mars 1931).
Construite au milieu du XVe siècle, c'est une des rares églises de la Manche qui soit de style gothique flamboyant. Elle tranche avec la simplicité des églises du département. Ceci pourrait s'expliquer par de nombreuses relations avec la région de Bayeux: avant d'être incorporée au diocèse de Coutances en 1802, la paroisse de Ste-Suzanne dépendait de celui de Bayeux, comme d'ailleurs un bon nombre de paroisses situées à l'est de la Vire, appartenant maintenant aux cantons de St-Clair et Thorigny. Le fief où se trouve l'église devait appartenir au Prieur et Frères de l'Hôtel-Dieu de Bayeux (vers 1560 ou avant). L'évêque de Bayeux possédait en effet un fief important à Ste-Suzanne(celui de la Cosnardière), et des nobles de la paroisse avaient des attaches familiales dans le Bessin.
Lors des grandes crues, la Vire arrive au pied du portail ; en 1852, l'eau monta même jusqu'aux marches du maître-autel (selon une transcription du livre paroissial par l’abbé Desurvire, curé à partir de 1862).

Les vitraux datent du début des années 50 (réalisés en 2 étapes, en 1952 et 1956), les vitraux d'origine ayant volé en éclat lors du bombardement en 1944. Y sont évoquées, entre autres, la vie de Sainte Suzanne ainsi que de St Jean de Brébeuf, martyr, qui serait né à Condé-sur-Vire.
Des membres de la famille noble implantée à Condé et Ste-Suzanne, les de Brébeuf, demeuraient à Bayeux (sinon à l'entour) où selon M. Béziers, chanoine du St Sépulcre, Jean de Brébeuf le martyr, pourrait être né au cours d'un déplacement de sa mère chez des cousins de la branche maternelle (Histoire sommaire de la ville de Bayeux, Béziers, 1773). La tradition actuelle fait naître le saint apôtre des Hurons à Condé-sur-Vire en 1593, s'appuyant sur la mention latine "Natus in oppido Condaei" qui figure à Rome dans les Archives générales de la Compagnie de Jésus. Natus qui signifie pourtant avant tout né peut simplement ici vouloir dire originaire ; dans une période un peu plus récente, il n'est pas rare de voir la confusion entre les deux termes dans les actes, du moins écrits en français. Les registres de Condé ne commençant qu'en 1596, et ceux incomplets des 19 paroisses et assimilées de Bayeux, ne permettent toujours pas de lever le doute.

extrait de recherches de M. R.MarieFermer