Patrimoine
Fluvial:
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De nombreux biefs ont
été construits sur la Vire pour récupérer l’énergie, ils étaient en général
équipés de moulins pour broyer de la farine ou animer une scierie. Les biefs
ont ensuite été aménagés pour la navigation.
Histoire de La Vire Voie Navigable
La rivière est une voie de communication naturelle. La navigation sur
les principales rivières du Cotentin remonte au Moyen Age pour le transport
du sable, des graviers et des matériaux lourds (pierres, meules de moulins).
Par la Vire s'effectuait également l'approvisionnement de Saint-Lô pendant la
guerre de cent ans.
On transportait avant tout, de la tangue
(mélange de sable très fin et d'argile limoneuse) extraite des marais, puis
de la chaux quand
Alfred Mosselman (photo), important homme d'affaires de la région, ouvrit des
carrières à chaux sur les rives de la Vire à La Meauffe et Cavigny. Tandis que
la tangue et la chaux descendaient la Vire pour servir d'engrais aux paysans,
ces derniers vendaient leurs produits (beurre, viande) qui étaient remontés
vers le port de Carentan pour être exportés vers la Grande Bretagne, qui elle-même
revendait du charbon et de l'outillage à Carentan. Ce commerce fut à l'origine
de l'inauguration par Alfred Mosselman (auteur également des aménagements du
port de Carentan), d'un canal commun à la Vire et à la Taute en 1839
pour permettre aux bateaux de contourner la baie des Veys. Il vit naître la
période de navigation la plus prospère de 1840 à 1880. On comptait au moins
168 gabares inscrites. Les canaux ont permis aux régions traversées et avoisinantes
d'obtenir à meilleur marché des produits d'importation: bois de sapin, tuiles,
ardoises, fer...
Les embarcations utilisées étaient des gabares: des bateaux à fond plat,
de 11 à 17m de longueur, jaugeant jusqu'à 14 tonneaux, tirées tout d'abord par
des hommes. Elles se servaient également d'une voile carrée semblable à celle
des vikings. Après l'ouverture du canal furent introduits des chalands de tonnage
supérieur à traction à cheval
à l'initiative d'Alfred Mosselman. Il établit aussi un service de deux bateaux
poste de Saint-Lô à Carentan en trois heures et demies, mais seulement durant
quelques mois pendant l'été 1852. Chaque bateau pouvait contenir 2 fois trente
personnes (1e et 2e classe) et disposait d'une cabine pour les marchandises.
Pour le halage des bateaux, il fit agrandir le chemin de 7,8 m pour
le passage des chevaux.
En 1880, la navigation fluviale commença à décroître en conséquence de l'amélioration
des routes, de la concurrence des nouveaux engrais chimiques, et du chemin de
fer, qui avait pourtant d'abord été considéré comme complémentaire au transport
fluvial. Le canal fut mis en "chômage" en 1938.et déclassé le 25 août
1947.
Documents:
-L'entretien des chemins de halage au XVIIIe siècle: Ordonnance
de Mr le Lieutenant de l’Amirauté de Carentan et d’Isigny du 9 septembre 1754.
-Document sur la navigation après l'aménagement du
canal
-Le rapport de 1947 de l’ingénieur
en chef des Ponts et Chaussées.
La proposition de Pour La Vire de réouverture d'un
tronçon de navigation
Le nombre d'écluses sur le secteur de Pont-Farcy à Saint-Lô, est la conséquence d'une déclivité naturelle de la vallée, de plus en plus forte, qui a imposé aux bâtisseurs d'élever ces ouvrages en nombre toujours plus grand au fur et à mesure qu'ils remontaient le cours d'eau. 19 dérivations éclusières ont été construites de 1833 à 1861, pour compenser la pente de 47 ms sur 65 kms entre Pont-Farcy et la mer
D'amont
en aval, les distances qui séparent chaque écluse sont donc un indicateur de
la pente du parcours que vous traversez :
Ecluse
de Pont-Farcy km 0,5 Ecluse du Val km 2,3 Ecluse de Fourneaux km 4,3 Ecluse de Tessy-sur-Vire km 6,3 Ecluse de Bouttemont km 8,3 Ecluse de Fervaches/Domjean km 8,9 Ecluse de La Chapelle-sur-Vire km 10,7 Ecluse Hébert (Roches du Ham) km 13,1 Ecluse de La Roque km 15,5 Ecluse de Condé km 17,9 Ecluse d’Aubigny km 19,9 Ecluse de La Mancellière km 21,9 Ecluse de Gourfaleur km 25,0 Ecluse de Candol km 26, Ecluse du Rocreuil km 28,6 Ecluse de Saint-Lô Ecluse du Maupas Ecluse des Claies de Vire Ecluse de Poribet |
le barrage de Tessy |
La DDE fait purger
les biefs par des chasses d’eau pour éviter l’eutrophisation. Sur la basse Vire,
des portes à flots ont été conçues pour protéger les terres de l’invasion des
eaux salées : la pression de la marée montante pousse les portes qui se ferment
alors. L’eau douce d’amont rouvre les portes à marée descendante. Après les
combats de 1944, le canal Vire-Taute s'est enlisé et a été envahi par les végétaux.
Il est maintenant coupé par une route nationale.
le Moulin de Fervaches |
cliquez Pour visiter l'intérieur site de L'Association des Amis des Moulins de Basse Normandie, membre de la fédération Pour La Vire |
le Moulin Neuf à Carville |
La
roue de l'ancien moulin du Manoir de la Motte à Airel (ci-contre)
Après
l’arrêt de la navigation, neuf micro-centrales ont pris place sur les biefs
abandonnés, suite à un arrêté ministériel de 1942 pour l’exploitation des eaux
de la Vire à des fins hydro-électriques (au temps où la France manquait de charbon).
Ces centrales sont dites “ au fil de l’eau ”, mais c’est une extension du terme
car la rivière en réalité n’est pas libre, les micro-centrales sont placées
en travers du canal de l’écluse, et le système ne fonctionne que grâce à un
barrage sur la rivière. Les micro-centrales ont une hauteur de chute assez faible
: moins de 3m, excepté à Fourneaux, 3,5m. Leur puissance installée ne dépasse
300 kws qu’à Tessy-sur-Vire. La plus forte production moyenne annuelle est donnée
par le poste de Candol. La production est revendue à EDF qui, jusqu’à 1999 détenait
le monopole.
Les micro-centrales de Saint-Lô et des Claies de Vire, pas assez
rentables, ont été abandonnées. Les vestiges de celle des Claies de Vire représentant
un patrimoine industriel ont été récemment détruits par la DDE. Restent en fonctionnement
: Candol, La Mancellière, La Roque, Tessy-sur-Vire, Fourneaux, Pont-Farcy, et
La Chapelle-sur-Vire dont l’autorisation de fonctionnement fait l’objet, en
2003, d’un recours devant le tribunal administratif. voir
la rubrique actualités .