Patrimoine Fluvial:
Les ouvrages sur la Vire

 


Les écluses
Les micro-centrales
Les moulins
Histoire de la navigation sur la Vire

Commentaire du parcours en gabare
de la Plage Verte au Rocreuil par Richard Catherine

De nombreux biefs ont été construits sur la Vire pour récupérer l’énergie, ils étaient en général équipés de moulins pour broyer de la farine ou animer une scierie. Les biefs ont ensuite été aménagés pour la navigation.

Histoire de La Vire Voie Navigable

La rivière est une voie de communication naturelle. La navigation sur les principales rivières du Cotentin remonte au Moyen Age pour le transport du sable, des graviers et des matériaux lourds (pierres, meules de moulins). Par la Vire s'effectuait également l'approvisionnement de Saint-Lô pendant la guerre de cent ans.
On transportait avant tout, de la tangue (mélange de sable très fin et d'argile limoneuse) extraite des marais, puis de la chaux quand Alfred Mosselman (photo), important homme d'affaires de la région, ouvrit des carrières à chaux sur les rives de la Vire à La Meauffe et Cavigny. Tandis que la tangue et la chaux descendaient la Vire pour servir d'engrais aux paysans, ces derniers vendaient leurs produits (beurre, viande) qui étaient remontés vers le port de Carentan pour être exportés vers la Grande Bretagne, qui elle-même revendait du charbon et de l'outillage à Carentan. Ce commerce fut à l'origine de l'inauguration par Alfred Mosselman (auteur également des aménagements du port de Carentan), d'un canal commun à la Vire et à la Taute en 1839 pour permettre aux bateaux de contourner la baie des Veys. Il vit naître la période de navigation la plus prospère de 1840 à 1880. On comptait au moins 168 gabares inscrites. Les canaux ont permis aux régions traversées et avoisinantes d'obtenir à meilleur marché des produits d'importation: bois de sapin, tuiles, ardoises, fer...

Les embarcations utilisées étaient des gabares: des bateaux à fond plat, de 11 à 17m de longueur, jaugeant jusqu'à 14 tonneaux, tirées tout d'abord par des hommes. Elles se servaient également d'une voile carrée semblable à celle des vikings. Après l'ouverture du canal furent introduits des chalands de tonnage supérieur à traction à cheval à l'initiative d'Alfred Mosselman. Il établit aussi un service de deux bateaux poste de Saint-Lô à Carentan en trois heures et demies, mais seulement durant quelques mois pendant l'été 1852. Chaque bateau pouvait contenir 2 fois trente personnes (1e et 2e classe) et disposait d'une cabine pour les marchandises. Pour le halage des bateaux, il fit agrandir le chemin de 7,8 m pour le passage des chevaux.

En 1880, la navigation fluviale commença à décroître en conséquence de l'amélioration des routes, de la concurrence des nouveaux engrais chimiques, et du chemin de fer, qui avait pourtant d'abord été considéré comme complémentaire au transport fluvial. Le canal fut mis en "chômage" en 1938.et déclassé le 25 août 1947.

Documents:
-L'entretien des chemins de halage au XVIIIe siècle: Ordonnance de Mr le Lieutenant de l’Amirauté de Carentan et d’Isigny du 9 septembre 1754.
-Document sur la navigation après l'aménagement du canal

-Le rapport de 1947 de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.


La proposition de Pour La Vire de réouverture d'un tronçon de navigation


Les écluses


Le nombre d'écluses sur le secteur de Pont-Farcy à Saint-Lô, est la conséquence d'une déclivité naturelle de la vallée, de plus en plus forte, qui a imposé aux bâtisseurs d'élever ces ouvrages en nombre toujours plus grand au fur et à mesure qu'ils remontaient le cours d'eau. 19 dérivations éclusières ont été construites de 1833 à 1861, pour compenser la pente de 47 ms sur 65 kms entre Pont-Farcy et la mer

D'amont en aval, les distances qui séparent chaque écluse sont donc un indicateur de la pente du parcours que vous traversez :
Ecluse de Pont-Farcy km 0,5
Ecluse du Val km 2,3

Ecluse de Fourneaux km 4,3

Ecluse de Tessy-sur-Vire km 6,3

Ecluse de Bouttemont km 8,3

Ecluse de Fervaches/Domjean km 8,9

Ecluse de La Chapelle-sur-Vire km 10,7

Ecluse Hébert (Roches du Ham) km 13,1

Ecluse de La Roque km 15,5

Ecluse de Condé km 17,9

Ecluse d’Aubigny km 19,9
Ecluse de La Mancellière km 21,9

Ecluse de Gourfaleur km 25,0

Ecluse de Candol km 26,
Ecluse du Rocreuil km 28,6

Ecluse de Saint-Lô

Ecluse du Maupas

Ecluse des Claies de Vire
Ecluse de Poribet
le barrage de Tessy

La DDE fait purger les biefs par des chasses d’eau pour éviter l’eutrophisation. Sur la basse Vire, des portes à flots ont été conçues pour protéger les terres de l’invasion des eaux salées : la pression de la marée montante pousse les portes qui se ferment alors. L’eau douce d’amont rouvre les portes à marée descendante. Après les combats de 1944, le canal Vire-Taute s'est enlisé et a été envahi par les végétaux. Il est maintenant coupé par une route nationale.

Les moulins
le Moulin de Fervaches


Le Moulin de Hy

cliquez Pour visiter l'intérieur

site de L'Association des Amis des Moulins de Basse Normandie, membre de la fédération Pour La Vire

le Moulin Neuf à Carville

La roue de l'ancien moulin du Manoir de la Motte à Airel (ci-contre)





 

 

 


Les micro-centrales


Après l’arrêt de la navigation, neuf micro-centrales ont pris place sur les biefs abandonnés, suite à un arrêté ministériel de 1942 pour l’exploitation des eaux de la Vire à des fins hydro-électriques (au temps où la France manquait de charbon). Ces centrales sont dites “ au fil de l’eau ”, mais c’est une extension du terme car la rivière en réalité n’est pas libre, les micro-centrales sont placées en travers du canal de l’écluse, et le système ne fonctionne que grâce à un barrage sur la rivière. Les micro-centrales ont une hauteur de chute assez faible : moins de 3m, excepté à Fourneaux, 3,5m. Leur puissance installée ne dépasse 300 kws qu’à Tessy-sur-Vire. La plus forte production moyenne annuelle est donnée par le poste de Candol. La production est revendue à EDF qui, jusqu’à 1999 détenait le monopole.
Les micro-centrales de Saint-Lô et des Claies de Vire, pas assez rentables, ont été abandonnées. Les vestiges de celle des Claies de Vire représentant un patrimoine industriel ont été récemment détruits par la DDE. Restent en fonctionnement : Candol, La Mancellière, La Roque, Tessy-sur-Vire, Fourneaux, Pont-Farcy, et La Chapelle-sur-Vire dont l’autorisation de fonctionnement fait l’objet, en 2003, d’un recours devant le tribunal administratif. voir la rubrique actualités .